Sélection d’œuvres
Jean-François Lacalmontie est un artiste discret dont les expositions ont été l’enjeu à la fois de montrer les modalités de ses pratiques et celles de l’appropriation des lieux d’expositions.
Le temps fait partie de la pratique de Jean-François Lacalmontie.
Il y a le premier temps le plus long, celui du dessin qui fait apparaître et libère les images et les « objets ». Au départ sur la page blanche de son carnet, il laisse divaguer sa plume trempée dans l’encre. Un flux inattendu de petits dessins flirtant avec un hypothétique réel crèvent à la surface de la feuille. : «… matière à doutes. » (Paul Valéry, Eupalinos.) Carnet après carnet, ces milliers de dessins informes naissent alors. Ces « objets » comme il les appelle vont constituer une bibliothèque de membres dispersés.
Le temps de la réalisation. Il récupère certains de ces « objets », les découpe, les copie sur calque et les projette in fine pour réaliser des sujets de peinture sur de grandes toiles tendues traditionnellement sur châssis ou sur des fragments de toile pré dessinés ou-et pré peints qui seront ensuite collés ou épinglés sur ces toiles. Parfois cette pratique se fera sur des fragments de planches de bois collés ou vissés entre eux. Pas de hiérarchie dans le choix des médiums et des subjectiles. C’est la fabrication des tableaux, une sorte d’immenses patterns privés de toute anecdote où la figure échappe à l’illustration.
Depuis le début dans les travaux de Jean-François Lacalmontie, les séries se chevauchent. Certains éléments récurrents qui sont issus d’une imagerie réaliste et connotée, couchers de soleil, organes, canevas, pots de fleurs, papiers peints, cohabitent avec les objets énigmatiques issus du vocabulaire de ses dessins.
Les « tableaux policiers » comme une métaphore de l’improbable résolution de l’énigme de « la peinture », nonobstant le secours de la théorie.
« Les ratures » invitent à considérer le geste de raturer comme un intercesseur entre un monde de la surface et celui de la profondeur. La rature comme métalangage.
« Les caractères, horizon » un clin d’œil aux caractères chinois (la pensée-image, que cite Claude Minière.) et « l’horizon » que l’artiste ne voit pas exclusivement horizontal.
Publication
Un catalogue a été publié à l’occasion de cette exposition.
Olivier KAEPPELIN, Claude MINIÈRE, Élisabeth VÉDRENNE,
Jean-François Lacalmontie. Matière à doutes
120 pages, 24 x 30 cm, Éditions Bernard Chauveau, 2017
En vente au Centre d'art contemporain, à Saint-Pierre-de-Varengeville ou sur demande.
Les recettes des catalogues vendus par Matmut pour les arts sont reversées à la Fondation Matmut Paul Bennetot.
Documents de l'exposition
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