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Gilles Marrey
Le grand Salon Noir 10 janvier 2015 - 29 mars 2015



Le tableau qui donne son titre à cette exposition est un polyptyque de 2 x 7 m certains jours et de 1,70 x 5,40 m d'autres. S'y ajoutent quelques satellites qui apparaissent ou disparaissent au gré de la configuration des lieux et de facteurs indéterminés liés au bon vouloir ou aux incertitudes de son auteur.
L'exposition présentée au Centre d’Art Contemporain de la Matmut donnera de nouvelles dimensions à l'oeuvre : en hauteur, avec les pampilles d'un lustre miroitant dans l'ombre, et en largeur avec l’ouverture d'une nouvelle pièce attenant à ce Grand Salon Noir, tenant maintenant de l'appartement que du simple salon. Un tableau donc soumis à l’aléatoire et à l’arbitraire et dont la forme, au moment où j’écris ces lignes, ne semble pas encore aboutie.
De la rencontre avec un producteur de documentaires naquit le projet de faire un film qui expliquerait l’embarras récurrent du peintre à répondre à l'harassante question du néophyte : « et combien de temps cela vous a-t-il pris pour peindre tout cela ? ». Sept mois et 60 heures de rush plus tard, la question n’est sans doute pas résolue, mais une toile est là, dense et complexe qui témoigne de la porosité de la vie dans l'oeuvre, des interactions continuelles entre la maturation des idées et leur élaboration et du vaste chaos de décisions et d’accidents synthétisés par la peinture.
Dans le Salon Noir, le jeu entre les personnages, leurs corrélations ou l’indifférence feinte qu’ils se portent, semble soudain bien loin de la stratégie du damier qui occupe le centre de la toile. La lente construction de cette scène, la mise en place des corps, la vibration des regards et l'irrigation secrète des liens renvoie chacun à son énigme et à sa dépendance indicible aux autres.
De ce « Fleuve Noir » découlent les autres toiles de l'exposition : les « petits salons », où ne siègent plus qu'un ou deux personnages, preuve que l'intensité de leur présence ne tient pas à leur nombre, et les «lotissements», poésie des lumières urbaines sur de banals pavillons Varois, où le noir s'infiltre aussi pour se déverser enfin dans les eaux sombres d’une « Méditerranée », ressac nocturne d'une plage au sable tiède... Cette même plage réapparait dans les monotypes qui terminent cette exposition, série qui s'attache à distinguer les éclats de lumière dans des paysages de nuit, sur les aiguilles humides des oursins et dans les ombres douces des fenêtres ouvertes sur la nuit. Une technique d’estampe parfaite pour manipuler l'encre jusqu'à ce que les images naissent de l'obscurité.
Cette exposition est en corrélation avec le Musée des Beaux-Arts de Rouen où un dessin d'une taille semblable, Médusa, sera exposé dans le cadre de la troisième édition du Temps des collections du 27 novembre 2014 au 18 mai 2015.
Le catalogue de l'exposition (20 €) est en vente au bénéfice de la Fondation Paul Bennetot au Centre d'Art Contemporain et sur demande en remplissant le formulaire de contact.
